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Site d'informations anarchistes de Besançon et d'ailleurs.

Leur management, nos morts

fédération anarchiste25 #social

Communiqué du Groupe anarchiste Salvador-Seguí à propos des suicides et tentatives de suicide à la SNCF dernièrement.

         Leur management, nos morts

Le vendredi 7 avril 2017, une salariée de la SNCF travaillant sur le secteur Paris-Saint-Lazare a tenté de mettre fin à ses jours suite à un entretien avec sa hiérarchie. Elle est arrêtée in extremis par l’un de ses collègues alors qu’elle est en train de s’ouvrir les veines au sein même du service. Le cas, au sein de l’entreprise de transport, est loin d’être isolé et s’inscrit dans une funeste série. Quatre semaines avant, c’est Edouard, syndicaliste SUD-Rail et travaillant à la gare Saint-Lazare, qui se suicide en se jetant sous un train. Son acte fait suite à des mois de pressions managériales de la part de sa ligne hiérarchique qui ne supportait pas son engagement syndical. Les camarades de SUD-Rail rapportent également des cas de suicides moins médiatisés à Mulhouse, à Béziers, à Bordeaux, à Dijon et à Saintes.

Il est bien évidemment difficile d’identifier précisément les tenants et les aboutissants d’un tel phénomène dramatique qui a de quoi rappeler celui ayant touché France Télécom entre 2008 et 2009, période durant laquelle une trentaine de salariés s’étaient donné la mort face à un « management par la terreur ». Car, dans l’ensemble de ces cas, c’est bien la gestion du personnel qui est le plus souvent pointée du doigt. La SNCF, comme beaucoup d’organisations du service public, s’est convertie au management dans le courant des années 1990. Conversion qui s’est traduite, notamment, par une individualisation des évaluations (autrefois collectives) et l’introduction d’un avancement au mérite (auparavant uniquement à l’ancienneté), pour tenter de mettre fin aux solidarités entre travailleurs et travailleuses en isolant chacun et chacune dans la poursuite de ses propres intérêts.

Derrière ces manœuvres qui, aujourd’hui, ont cours dans presque toutes les entreprises, les directions voudraient nous faire croire à un capitalisme à visage humain. Elles cherchent à entretenir le mirage d’une entreprise méritocratique comme lieu de réalisation personnelle, débarrassée de ses oppositions de classe et de sa violence intrinsèque. Elles cherchent à imposer à chacun un horizon limité à celui de l’entreprise où seul l’individualisme primerait.

Car c’est bien là l’une des conséquences concrètes et directes de ce type de pratiques managériales : la mise en concurrence des salariés entre eux attaque les liens et les formes de solidarité présentes au sein des collectifs de travail et dans les organisations syndicales. Ces pratiques tendent à isoler les salariés, les rendant ainsi d’autant plus fragiles dans les rapports de force qu’ils entretiennent avec leur hiérarchie et sans défense face à la violence patronale.

Dans un tel contexte, les syndicalistes et, avec eux, tous ceux et toutes celles qui refusent de se prêter au jeu du management apparaissent comme des figures à abattre ; et ce, tout simplement parce que leurs pratiques collectives et solidaires, tout comme le discours de lutte de classe qu’ils véhiculent, viennent briser ce mirage de soumission docile que propose le management.

Au final, les suicides qui touchent la SNCF, mais aussi bien d’autres entreprises, ont de quoi inquiéter. Tout d’abord parce qu’ils démontrent que la classe capitaliste redouble d’effort pour presser les travailleurs et les travailleuses et se gaver de toujours plus de profits, mais aussi parce que, d’une certaine manière, ces suicides apparaissent comme une violence retournée contre soi et qui n’a pas trouvé de voie sociale, ou syndicale, pour s’exprimer.

Groupe anarchiste Salvador-Seguí
Paris, le 19 avril 2017

Les origines anarchistes du 1er Mai ! …

fédération anarchiste25 #notre histoire

Les origines anarchistes du 1er Mai ! …

Origines anarchistes du 1er mai : une journée internationale de luttes des travailleurs

Les années 1880 sont marquées outre-Atlantique par l’essor des luttes ouvrières. Pas étonnant puisque les États-Unis sont mis en coupe réglée par les « robbers barons », les barons voleurs, ces hommes d’affaires comme Vanderbilt, Carnegie, Rockefeller ou J.P. Morgan, qui sont en train de se bâtir des fortunes colossales dans l’industrie, les affaires et les finances. Des barons voleurs qui se fichent comme d’une guigne du droit du travail… et de la vie des travailleurs tout court.

Dans une période de crise économique sévère, les grèves se succèdent, impulsées notamment par des organisations ouvrières de plus en plus puissantes, comme les Chevaliers du travail ou la Fédération américaine du travail. Les migrants européens, allemands notamment, sont légion parmi eux.

Les organisations ouvrières décident de faire du 1er mai 1886 la date à partir de laquelle la revendication des huit heures de travail quotidiennes doit entrer en application. Pour se faire, ils en appellent à la grève générale. À Chicago, ils sont donc 80 000 à se croiser les bras. Chicago est la ville phare du mouvement ouvrier américain : les journaux socialistes et révolutionnaires y sont nombreux, les syndicats y sont puissants et actifs. Le 3 mai, à l’issue d’un rassemblement ouvrier devant l’entreprise MacCormick qui vient de licencier tout son personnel et de le remplacer par des non-grévistes (les jaunes ou « scabs »), la police et son auxiliaire, la célèbre agence Pinkerton qui fournit provocateurs et tueurs à gage au patronat, font feu sur les manifestants, tuant deux d’entre eux. Le lendemain, il est décidé d’organiser en riposte un grand meeting à Haymarket Square. Devant 3 000 personnes, les intervenants se succèdent pour défendre les revendications ouvrières et dénoncer les violences policières. À la fin d’un discours, les forces de police interviennent pour mettre fin au meeting. C’est alors qu’une bombe est lancée dans les rangs policiers. Aussitôt, c’est la panique et l’affrontement. Quand le calme revient sur Haymarket Square, on relève treize cadavres : six ouvriers et sept policiers. Dès le lendemain, la presse, qui est aux mains des industriels, se déchaîne contre les syndicalistes et les anarchistes qu’elle rend responsables de l’attentat. La police effectue une rafle dans les milieux révolutionnaires et emprisonne huit hommes : Oscar Neebe, Louis Lingg, Michael Schwab, Samuel Fielden, August Spies, George Engel, Albert Parsons et Adolf Fischer. Leur particularité : tous sont des militants anarchistes et aucun n’était sur les lieux au moment de l’explosion, hormis Fielden et Parsons, présents à la tribune.

Leur procès se tient en juin de la même année. C’est un procès politique, évidemment truqué, le genre de procès dont sont friandes nos démocraties quand leurs intérêts vitaux sont en jeu : tous les jurés, comme le juge, ont été choisis dans les milieux bourgeois et réactionnaires de la ville. Le procureur, Julius Grinnel, déclare ainsi lors de ses instructions au jury : « Il n’y a qu’un pas de la République à l’anarchie. C’est la loi qui subit ici son procès en même temps que l’anarchisme. Ces huit hommes ont été choisis parce qu’ils sont des meneurs. Ils ne sont pas plus coupables que les milliers de personnes qui les suivent. Messieurs du jury : condamnez ces hommes, faites d’eux un exemple, faites-les pendre et vous sauverez nos institutions et notre société. C’est vous qui déciderez si nous allons faire ce pas vers l’anarchie, ou non. »

L’issue du procès ne fait donc aucun doute : seul Neebe échappe à la peine de mort. Durant l’année qui suit, les campagnes internationales de solidarité se succèdent pour essayer d’arracher à la potence les sept anarchistes. Le 10 novembre 1887, l’un d’eux, Louis Lingg, charpentier de son état, âgé de 21 ans, meurt en prison. À l’exécution, il a préféré le suicide. Le même jour, le gouverneur Oglesby confirme les peines de mort pour quatre des prisonniers : Adolf Fischer, George Engel et August Spies et Albert Parsons. Justice de classe, justice expéditive… Vingt-quatre heures plus tard, les quatre anarchistes condamnés sont pendus. Pas moins de 250 000 personnes accompagneront le cortège funéraire de ceux que l’on appelle dès lors les « martyrs de Chicago ».

En 1893, la révision du procès reconnut l’innocence des huit inculpés ainsi que la machination policière et judiciaire mise en place pour criminaliser et casser le mouvement anarchiste et, plus largement, le mouvement ouvrier naissant.

Les suppliciés furent alors réhabilités et les trois emprisonnés purent quitter le bagne. Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l’un des condamnés, August Spies : « Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui. » En 1889, à Paris le congrès de l’Internationale socialiste décide de consacrer chaque 1er mai journée internationale de lutte des travailleurs.

Depuis, les politiciens de tout bord, conscients du caractère subversif du 1er mai, se sont échinés à détourner de sa signification ouvrière et révolutionnaire la journée du 1er mai. Des bolcheviks aux pétainistes, le 1er mai ne doit plus être un symbole de lutte et d’émancipation, mais la fête des travailleurs et la glorification du travail, de la productivité et de la paix sociale ! En 1920, la Russie bolchevique décide que le 1er mai sera chômé et deviendra la fête du travail (la propagande stalinienne glorifiera ensuite la productivité en inventant le stakhanovisme, du nom du mineur de choc Alekseï Stakhanov qui aurait extrait 102 tonnes de charbon en six heures, soit environ quatorze fois le quota demandé à chaque mineur).

En 1933, en Allemagne, Hitler, parvenu par les urnes au pouvoir aux élections législatives de mars, institue le 1er mai comme jour chômé célébrant la fête du travail. Les manifestations du 1er mai sont interdites, les syndicats sont dissous et déclarés illégaux le lendemain. En 1941, en France, pendant l’occupation allemande, le 1er mai est officiellement désigné par René Belin, ministre du Travail de Pétain, principal rédacteur de la Charte du travail et ancien secrétaire de la CGT, comme la fête du travail et de la concorde sociale et devient chômé.

Depuis, cette fête du travail a été relayée servilement par la majorité du « peuple de gauche » sans plus de protestation chaque année en France. Même les « communistes » du PCF et autres socio-démocrates y distribuent depuis des décennies leur muguet. Et, pourtant, c’est encore sous Pétain que le muguet (blanc comme le lys, symbole de sainteté et de la monarchie) vient remplacer les églantines rouges (symbole révolutionnaire depuis la première commune de 1793 et repris comme symbole des luttes ouvrières) ou l’aubépine (en hommage à la jeune ouvrière Maria Blondeau tuée un bouquet d’aubépine à la main lorsque l’armée tira sur le cortège du 1er mai 1891 à Fourmies faisant 9 morts et 30 blessés) qui étaient alors portées et distribuées le jour du 1er mai avant le régime de Vichy. C’est bien de la responsabilité de certains syndicats, qui n’ont cessé de revendiquer cette « fête du travail », si cette journée est aujourd’hui célébrée selon des rites travaillistes et autoritaires hérités du pétainisme.

En 1947, le 1er mai est inscrit dans le Code du travail comme journée fériée, chômée et payée, le gouvernement reprend et officialise l’année suivante la dénomination vichyste de « fête du travail ».

Plus récemment, la récupération et le détournement du 1er mai ne s’embarrassent d’aucune limite : le Front national organise chaque année une manifestation pour fêter le travail et Jeanne d’Arc. « Travail, famille, patrie », voilà le message que ces politiciens veulent nous imposer ce 1er mai !

Les élections et les partis politiques sont les ennemis de l’émancipation ouvrière. Les revendications des travailleurs, les luttes sociales ne doivent pas céder devant la lutte des politiciens pour la conquête du pouvoir et la lutte des places. Tout ce que nous avons obtenu, nous l’avons obtenu par la lutte, par l’action directe des travailleurs contre le patronat, contre tous les gouvernements et contre les bureaucraties syndicales.

Le 1er mai est donc bien une journée inscrite dans l’histoire du mouvement ouvrier avec le sang de militants anarchistes. Elle appartient à ceux et celles qui se battent pour leur émancipation, pas pour célébrer le salariat, l’exploitation et la souffrance au travail !

Nous devons continuer à nous battre, contre les patrons, contre les bureaucrates politiciens ou syndicaux pour que cette journée demeure une journée de luttes sans jamais perdre à l’esprit qu’« il n’est pas de sauveurs suprêmes : ni dieu, ni césar, ni tribun. Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes » !

Groupe Emma Goldman de la Fédération Anarchiste 23 Avril 2015 

Les origines anarchistes du 1er Mai ! …

1er mai 2017

fédération anarchiste25 #social
1er mai 2017

Bientôt à l'Autodidacte

fédération anarchiste25 #Bientôt à l'Autodidacte
Bientôt à l'Autodidacte
         PREMIER AVERTISSEMENT !
       Le samedi 22 avril à partir de 17h
            Slobodan Diantalvic
             Berth Christophe,
                  et moua

   on dédicace à la librairie l'Autodidacte
          Place Marulaz /Besançon

Bientôt à l'Autodidacte

fédération anarchiste25 #Bientôt à l'Autodidacte
Bientôt à l'Autodidacte
Bientôt à l'Autodidacte

XXème festival des littératures policières, noires et sociales

fédération anarchiste25 #info

XXème festival des littératures policières, noires et sociales.

 

Détails

 
20 ans, date symbolique, un cinquième de centenaire. Les 20 ans de la chanson de Ferré, les deux fois 10 ans de celle de Souchon. Vingt ans à inviter à peu prés 350 auteurs, qui ont tous eu le plaisir de venir à Besançon, et d’en tester l’accueil. Ils n’ont jamais été déçus, même si ils se
sont pris quelques raclées à la pétanque du dimanche matin ! Mais ils ont pu constater qu’il y avait un public amoureux du Roman Noir, bien serré, des fins amateurs et connaisseurs. Des bien Serial, quoi ! Et surtout une belle équipe d’ami(e)s qui ont fait et font ce salon depuis 20 ans, l’âge qu’ils ont dans le cœur et dans la tête , et comme l’écrivait Jean-Bernard Pouy : « ...le polar, c’est toute l’année, et partout. Dans... nos régions.
C’est l’occasion d’aller dans des bleds où l’on aurait jamais foutu les pieds, en revenir, la besace bourrée de spécialités locales et de cartes postales immémoriales. Sur place, on peut embrasser son auteur chéri (sur les joues). Lui payer un coup tranquille. Et même se le faire payer, si affinités.
On peut aussi lui confier, sans qu’il fasse la gueule, que, dans son dernier, il ne s’est pas trop foulé. On peut prendre la bête en photo au moment où il se lâche vraiment. Mais là, faire gaffe. Maintenant il y a fesse-bouc… »

Programme :

-> 30 mars Rencontre avec Jean-Bernard Pouy médiathèque
Pierre Bayle 18h30.
-> 13 et 14 avril Rencontre-atelier avec Tanxxx et Affiche Moilkan
Les Passagers du Zinc Rue de Vignier

* Samedi 15 avril : Salle Proudhon ouverture 14H00
Rencontre dédicace
15H00 Rencontre avec Jérôme Leroy animée par Martial Cavatz
16H30 Rencontre avec Jean-Bernard Pouy animée par Guillaume Tissot
17H30 Rencontre avec Ian Manook animée par Corinne Naidet (Asso 813) et Thierry Loew

* Dimanche 16 avril Place Granvelle 9H30 Pétanque
Ouverture festival 13H30
15H00 Rencontre avec Marin Ledun animée par Corinne Naidet et Thierry Loew
16H00 Rencontre avec Romain Slocombe animée par Fabrice Riceputi

Auteurs présents :

Bard Patrick, Delzongle Sonja, Dumal Alexandre, Ledun Marin,
Leroy Jérôme, Manook Ian, Medhi Cloé, Mention Michael, Oppel Jean-Hugues, Pichon Fabrice, Pouy Jean-Bernard, Roux Christian, Slocombe Romain, Tanxxx, Thiery Danielle, Vindy Marie

Avec la collaboration de : Librairie Forum, Médiathèque Pierre Bayle, Association Chifoumi, Association 813, ISBA, Affiche Moilkan
Et le soutien de Délégation Culture et Patrimoine et Délégation Vie
Associative de la Ville de Besançon
Région Bourgogne-Franche-Comté
Conseil Départemental du Doubs
France Bleu Besançon
XXème festival des littératures policières, noires et sociales

Agir n’est pas voter

fédération anarchiste25 #social

                        ★ Agir n'est pas voter

 

L’anarchie […] est l’idéal qui pourrait même ne jamais se réaliser, de même qu’on n’atteint jamais la ligne de l’horizon qui s’éloigne au fur et à mesure qu’on avance vers elle, l’anarchisme est une méthode de vie et de lutte et doit être pratiqué aujourd’hui et toujours, par les anarchistes, dans la limite des possibilités qui varient selon les temps et les circonstances.
Il ne s’agit pas de faire l’anarchie aujourd’hui, demain, ou dans dix siècles, mais d’avancer vers l’anarchie aujourd’hui, demain, toujours.
Si pour vaincre il faut pendre sur les places publiques, je préfère être vaincu.

Errico Malatesta

Depuis des décennies, que disons nous, des siècles, la classe politique nous demande de la légitimer par le vote. Il faut voter, encore voter, toujours voter. Cela serait, selon toute vraisemblance, la seule façon de s’exprimer et d’agir.

Nous autres, anarchistes, avons au cœur de mettre le pouvoir non seulement à mal, mais surtout de côté. Nous savons que tout pouvoir corrompt, et que, comme le disait Louise Michel, est maudit. Maudit, car même avec les meilleures intentions, nous avons vu les dérives rapides d’autocratie qui émergent dès qu’une personne persuadée d’être dans le vrai abandonne le collectif au profit de « son intuition ». C’est pour cela que nous prônons le consensus, des mandats courts et impératifs (donc contrôlables en permanence) et le refus de parvenir (1), qui ne peuvent qu’éviter l’incarnation magique de la solution dans une sauveuse, un sauveur suprême, mais bien remettre dans les mains de toutes et tous nos destins.

Pourtant la sociale démocratie actuelle propose, elle, l’inverse. C’est le jeu de pressions toujours plus fortes pour le vote (instruction civique à l’école, télévision, famille, amis, etc…). Nous avions déjà les élections traditionnelles, mais comme cela ne suffisait pas, voilà l’invention et la mise en place des primaires !

Nous autres libertaires savons que le vote est le choix de l’abdication de liberté et de pouvoir dans et sur nos vies . Les votants les délèguent à une instance « supérieure » à nous et font aussi le choix du plus petit dénominateur commun. Autrement dit, le pire du moins pire en permanence.

Quand les primaires arrivent, par exemple, une série de candidat est proposée. Rarement les sympathisant.e.s qui vont voter sont d’accord à 100% avec le candidat qu’ils et elles soutiendront (plus rarement ce sont des candidates, machisme oblige) . Disons qu’ils le sont à 80 % et à moins de 60% avec les autres, voire moins.
Le premier tour des primaires se passe, et le candidat qu’ils / elles soutenaient, lui, ne passe pas. Ils / elles se retrouvent donc avec deux candidats à départager, avec qui, ils / elles ne partagent pas vraiment de convictions fortes.
Ils / elles le feront quand même en choisissant le « moins pire » et parfois (souvent ) en suivant la consigne de vote de leur premier choix, de leur leader.
Et ainsi de suite : une fois ce candidat dans l’arène politique, après le premier tour, rebelote … Etc … Quelque soit l’élection, cette logique se répète.

C’est ainsi que nous nous retrouvons gouverné, du fait des votantes et votants, par des personnes qui sont déjà d’une classe éloignée des nôtres et qui ne portent que quelques miettes avec lesquelles les électrices et électeurs sont d’accord. C’est ce fameux « plus petit dénominateur commun ».

Mais alors, que proposent les anarchistes ?

Pour notre groupe (car nous n’avons clairement pas la science infuse), il faut déjà élargir les possibles. Les solutions ne sortent que mieux de milliers de têtes, plutôt que de quelques unes.

Qui mieux que celles et ceux qui font pousser les légumes peuvent nous dire comment améliorer leurs conditions de travail ? Et que celles et et ceux qui font le ménage ? Et que celles et ceux qui font tourner les usines ? Etc… Dans le même temps, qui mieux que celles et ceux qui habitent un espace peuvent savoir ce qu’il faudrait en faire ? Qui mieux que celles et ceux qui ont besoin de manger peuvent définir leurs besoins ? Etc…

Vous l’aurez compris : nous sommes un peu tout cela, travailleuses et travailleurs, habitantes et habitants, usagers et usagères, consommateurs et consommatrices. Aucun aspect de la vie ne nous est extérieur. Tout se croise dans nos vies. A nous de construire un commun qui n’opprime personne, et libère tout le monde.

Alors, oui, pour le groupe Graine d’Anar, tout est politique, de l’intime au commun. Et tout peut et doit se discuter, s’affirmer, s’affiner. Assemblées populaires, agoras, causeries, nous ne savons quelles formes sont les meilleures pour l’heure. Mais ce qui est certain, c’est que le premier pas de nos libertés, c’est le dialogue entre nous sans passer par les campagnes électorales qui cherchent à créer des antagonismes pour permettre à quelques nantis de le rester. Et n’abdiquons jamais notre esprit critique face à l’information et les divertissements, en gardant en tête nos buts et nos aspirations.

Nous devons parler de comment reprendre les moyens de production au capital, pour les collectiviser. Trouver les moyens d’assurer à toutes et tous l’accès à la santé et aux besoins de base. Passer du travail à l’activité. Libérer nos vies des servitudes. Personne n’a la solution seule. Personne ne sait tout sur tout. Mais ensemble, nous sommes inventifs.

Et ne nous accrochons pas à des lignes, autrement appelées frontières, décidées, dessinées, par celles et ceux qui nous privent de nos libertés. Elles ne sont là que pour asseoir les pays, les patries. Autant d’illusions qui n’ont jamais servies qu’a nous envoyer mourir au front pour leurs grandeur, le pouvoir des nantis et des financiers. En clair soyons internationalistes !

Et l’anarchie n’étant pas, selon nous, qu’un mode de gestion de nos vies, tous ces changements ne peuvent se faire qu’en refusant toute position oppressive. Cela recoupe des formes tel que le racisme, la réassignation, le sexisme et tout autre hiérarchisation des humain.e.s, ainsi que le refus de toute élite éclairée.

Des utopies tout cela ? Et pourtant, dans l’histoire, pour exemple, la sécurité sociale est née comme cela, les congés payés aussi, la baisse du temps de travail aussi. L’invention est du côté des confrontations d’idées et des luttes.

Des expériences anarchistes ont eu lieu : les Communes (2), la révolution mexicaine (3), la Makhnovchtchina (4), la révolution espagnole (5). N’oublions pas que ces mouvements ont tous été réprimés dans le sang par des pouvoirs trop heureux de sauver les privilèges de quelques uns. Ces pouvoirs issus des rangs républicains, religieux ou soviétiques, tous soit disant libérateurs des peuples.

Mais aussi des exemples sans doutes moins impressionnants mais tout autant utiles : coopératives d’entraides, dispensaires gratuits et autogérés, AMAP, ZAD, échange de services de façon gratuite et horizontale, etc… L’anarchie vit toujours aujourd’hui, plus ou moins fortement.

Alors oui, nous pourrions faire un appel à la révolution qui nous ferait du bien. Mais honnêtement nous préférons vous appeler à en parler, à se convaincre collectivement qu’un autre monde est possible et à s’organiser. Semons des graines d’anarchie et regardons croitre notre liberté.

Groupe Graine d’anar de la Fédération Anarchiste – Lyon

(1) Refus de parvenir : Refus de parvenir – pas de « réussir » : l’expression date d’il y a un siècle, mais plus que jamais, à travers la critique des sociétés du paraître, de l’argent, cette posture reprend tout son sens : refus des privilèges, des distinctions, de la promotion individuelle, qu’elle soit syndicale, politique ou universitaire.

(2) Paris , Lyon, Saint Étienne en 1871, lors des révoltes populaires

(3) Flores Magon et les zapatistes entre 1910 et 1920 

(4) Ukraine 1918 à 1921

(5) Espagne 1936-1937

Texte du groupe issu de Monde Libertaire 1787

Abonnez vous au Monde Libertaire

 

Agir n’est pas voter
Agir n’est pas voterAgir n’est pas voter

COMITÉ DE SOUTIEN À FÉLIX CROFT

fédération anarchiste25 #appel

COMITÉ DE SOUTIEN À FÉLIX CROFT
www.soutienfelixcroft.com

L'humanitaire Félix Croft ne doit pas être condamné par la justice
italienne

Le jeudi 16 mars 2017, le procureur du tribunal d'Imperia, en Italie, a
requis 40 mois de prison et 50 000 euros d'amende contre Félix Croft, le
bénévole humanitaire azuréen, pour avoir transporté le 22 juillet 2016
une famille soudanaise.
Une  peine pour  le  moins  sévère,  au  regard  des  faits.  La  
comparaison  avec  les  poursuites  de  l'autre côté de la frontière  
s'imposait,  et  la  défense  n'a  pas  manqué de  souligner  la  
disproportion des sanctions  requises  :  alors  même  que  le  Tribunal  de  
première  instance  de  Nice  n'avait  pas  retenu  la clause  
humanitaire,  Cédric  Herrou  a  été  condamné  à 3000  euros  d'amende
avec  sursis  pour  avoir favorisé l'entrée sur le territoire français
d'environ 200 migrants privés de documents, uniquement au
motif qu'il n'avait pas pu fournir la preuve des risques encourus par
les individus aidés.

Or,  dans  le  cas  de  Félix  Croft,  on  ne  peut  qu'être  frappé  
par  l'évidence  de  la  dangerosité
de la situation   des   personnes   aidées.   Une   famille   Soudanaise   ayant   fui   l'un   des   conflits   les   plus sanguinaires  du  siècle  en  Afrique  (300.000  morts  depuis  2003),  
une femme  enceinte  et  un  enfant brûlé  sur  tout  le  flanc  droit,  
hébergée  temporairement  par  une  association  italienne.

À  la fin  de son hébergement, cette famille allait se trouver dans la
même situation que les centaines de réfugiés qui vivent  dans  la  rue  
à Vintimille, avec l’angoisse de surcroît  de  se  voir  reconduite  au  
Soudan  par l'Italie dans le cadre des accords secrets entre ces deux
états, dénoncés par la presse, et déjà appliqués dans d'autres cas.
Ainsi contraints, la plupart tentent le franchissement de la frontière
par des moyens extrêmement dangereux comme en témoignent les 9 drames
qui ont eu lieu sur les voies d'autoroute et ferroviaires depuis 2016.

Tous les membres de cette famille se trouvaient être de fait des
réfugiés, et avaient donc pour cette raison  un  droit  de  résidence  
et  d'entrée  sur  le  territoire  français,  comme  l'a  argumenté  
l'avocate  de Félix  Croft.
L'accusé ne  faisait  alors  rien  d'autre  qu'aider  cette  famille  à
bénéficier  des  conditions d'accueil nécessaires répondant à sa
situation.

Contrainte par la politique  globale des États européens, l'Italie se
trouve  submergée par l'afflux des personnes  déplacées  provenant  des  
zones  de  conflit  sur  la  planète.  N'ayant  pas  les  moyens
logistiques  de  faire  ce  travail  de  police  pour  l'Europe  
entière,  il  est  évident  que  les  conditions d'accueil  ne  peuvent  
être  qu'alarmantes,  comme  les  ONG,  Médecins  sans  frontière  et  
Amnesty International  le  constatent.  10.000  demandeurs  d'asile  
sous  protection  internationale  sont  contraints d'y vivre en dehors
du système d'accueil, dans des conditions d'extrême précarité et de
marginalité.

En agissant comme il l'a fait, Félix Croft se trouvait dans les cas
décrits par la législation européenne qui stipule que les personnes
aidant des réfugiés à entrer ou passer par le territoire d'un pays
membre ne subiront aucune sanction si elles agissent pour des motifs
humanitaires.
L'énormité des peines requises est scandaleuse !
Nous  alertons  les  citoyens  sur la  politique  migratoire  
européenne  qui  condamne  des  humanitaires palliant les carences
d'accueil des réfugiés dans les pays membres, alors que nombre d'États,
dont la France, enfreignent systématiquement les droits des personnes
qui arrivent sur leur territoire.

Nous lançons un appel à la solidarité avec Félix Croft. Il ne doit pas
être condamné.

COMITE DE SOUTIEN A FELIX CROFT

POUR SIGNER, Merci d'envoyer un mail au plus tard le mercredi 12 avril
à: soutienfelixcroft@gmail.com

Ni Dieu, ni maître, une histoire de l'anarchisme

fédération anarchiste25 #notre histoire

Ni Dieu, ni maître, une histoire de l'anarchisme

enfin sur Arte Mardi 11 avril - 20h50

 

Premier volet, La volupté de la destruction, 1840-1914,

Deuxième volet, La mémoire des vaincus, 1911-1945

Le projet initial était de 3 volets de 1840, date de la publication de Qu’est-ce que la propriété ?, de P.J. Proudhon à 2001 où selon le réalisateur T. Ramonet les manifs contre le G8 de Gênes ont marqué les jeunes générations la réémergence d’un mouvement antiautoritaire. Pour des raisons officiellement budgétaire le troisième volet est arrêté.

Une fois de plus l’histoire de l’anarchisme s’arrête sur des défaites et un gout de « c’était une bonne idée mais le contexte historique a changé etc… » Le troisième volet reste à faire

Synopsis

De la Commune de Paris, en 1871, à la grève générale de 1906, de l'émergence des Bourses du travail à celle des grandes organisations syndicales, des premiers votes féminins aux communautés de vie alternative, de l'éducation populaire à la mise en place d'écoles libertaires, le mouvement anarchiste suscite des expériences révolutionnaires inédites et se révèle l'un des principaux promoteurs des grandes avancées sociales. De Ravachol à Bonnot, de l'assassinat de Sadi Carnot (1894) à celui d'Umberto Ier d'Italie (1900), ce film rappelle que la «propagande par le fait» que choisissent certains anarchistes inaugure un terrorisme international qui cible avec succès les sommets de l'Etat, mais contribue à forger sa légende noire. (Télérama du 8 au 14 avril 2017)

 

A lire:

Histoire mondiale de l'anarchie de Gaetano Manfredonia

sur une idée de Tancrède Ramonet

 

Première histoire mondiale de l'anarchie, superbement illustrée.

De la Russie au Japon en passant par l'Espagne, les Etats-Unis, la France, l'Argentine, Israël ou l'Egypte... Gaetano Manfredonia présente une fresque de l'anarchie en une centaine de séquences, de 1789 à nos jours. Ces récits, documentés et vivants, mettent en scène les acteurs et les penseurs qui en ont construit les étapes historiques majeures, dans leur contexte social et politique.

La qualité et la variété de l'iconographie confèrent à ce panorama son caractère saisissant : photographies issues de fonds d'archives internationaux, fac-similés, correspondances, tracts, chansons, estampes, caricatures, journaux et livres sont rassemblés ici pour la première fois.

Gaetano Manfredonia démontre comment l'anarchisme a contribué à faire évoluer la société, entre autres les conditions de travail et le statut de la femme, mais il souligne aussi la pertinence du projet : en pourfendant une société absorbée par la logique marchande comme le dirigisme d'Etat, Gaetano Manfredonia revendique l'autonomie des individus et défend les valeurs d'entraide et de solidarité.

En vente à la librairie l'Autodidacte 5, rue Marulaz 25000 Besançon

Ni Dieu, ni maître, une histoire de l'anarchisme

Lundi 10 avril, à partir de 17h

fédération anarchiste25 #info

Lundi 10 avril, à partir de 17h, repas convivial entre réfugié·e·s et leurs soutiens, ami.e.s et militant.e.s de Besançon, à la Gare d'Eau

Lundi 10 avril, à partir de 17h

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