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Site d'informations anarchistes de Besançon et d'ailleurs.

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Répression en Russie

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La Catalogne vu par les libertaires.

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La Catalogne vu par les libertaires.

Pour compléter les informations sur la grève générale en Catalogne du 3 octobre.

 

1) Traduction  de la déclaration commune du 2 octobre du mouvement libertaire en Catalogne

Les syndicats, organisations et collectifs signataires de cet appel souhaitent communiquer ici aux travailleurs et à l’ensemble des classes populaires notre positionnement par rapport aux événements qui ont eu lieu ces derniers jours dans les rues de nos villes et de nos villages.

Depuis plusieurs années, nous avons observé l’escalade de tensions dans un conflit, désormais historique, qui visait à réduire les droits fondamentaux de la population. Nous sommes d’une tradition syndicale et politique qui a toujours dans l’histoire défendu les droits et les libertés de la classe opprimée et qui a pris la rue quand il le fallait pour arracher au pouvoir ce qui nous permet maintenant d’être les actrices et acteurs de notre présent et de notre futur.

En tant que libertaires et partie active des mouvements syndicaux, populaires et associatifs de Catalogne,
nous défendrons toujours le droit à l’auto-détermination des peuples – à commencer par le nôtre. Nous entendons cela comme un principe de base du confédéralisme, condition nécessaire à la cohabitation humaine dans un régime égalitaire. Nous disons clairement que toute émancipation complète est impossible sans avoir auparavant éliminé la structure économique qui la restreint, le capitalisme. Tant que cela n’a pas lieu, les conditions de vie de la classe travailleuse continueront d’être écrasées par une oligarchie espagnole et catalane, toujours main dans la main pour imposer des contre-réformes en matière de droit du travail, et pour diminuer les droits sociaux.

Cela étant, nous voulons
dénoncer la militarisation et la répression que nous subissons de la part de l’État espagnol, qui montre par là son vrai visage autoritaire en imposant sa volonté jusqu’au bout, quelles qu’en soient les conséquences. Nous nous sommes toujours opposés à quiconque voulait militariser la Catalogne – ou n’importe quel territoire – contre les grandes protestations populaires et toute aspiration d’émancipation sociale.

Nous nous opposons à la répression de l’État parce que nous l’avons expérimenté de manière systématique et continue dans nos propres corps, dans la rue et dans les entreprises. Pour cela également, nous voulons dénoncer
la nature répressive de la Généralité de Catalogne, qui a, ces dernières années, persécuté, frappé, arrêté et emprisonné toutes celles et ceux qui ont refusé de regarder ailleurs quand les droits civils et humains du peuple étaient piétinés. Nous n’oublions pas la façon dont les Mossos d’Escuadra [Forces de police de la Catalogne NDT]nous ont délogé de la place de Catalogne,  ont arrêté et trainé en justice des syndicalistes pour avoir participé à la manifestation qui avaient encerclée le Parlement quand nos droits sociaux étaient rabotés. Nous n’oublions pas les arrestations et les emprisonnements des grandes opérations policières, comme les récentes opérations Pandora ou encore les morts et les mutilations. En bref, nous ne permettrons pas qu’on nous prenne ce qui est à nous, quelque soit la couleur du drapeau dont ils se draperont.

Pour nous, l’auto-détermination et l’émancipation de nos villages et de nos villes ne peut se concrétiser uniquement par une décision dans un cadre territorial.
La liberté collective ne sera possible qu’avec l’action décidée du peuple et des travailleuses face à un Etat et des élites politiques qui maintiennent des structures antisociales, hétéropatriarcales et oppressives également défendues par quelques-uns des acteurs du mouvement souverainiste catalan. L’autodétermination et l’émancipation ne seront possibles qu’à travers la rébellion des opprimés, qui entendent ainsi défendre et améliorer leurs conditions matérielles de vie. La socialisation des moyens de production et des richesses, l’élimination de toutes les formes d’oppression, comme l’hétéropatriarcat et ses différentes structures de pouvoir, autant explicites qu’implicites, la liberté la plus large de décision et la participation de tous au moyen de l’action directe et de l’autogestion seront les éléments qui nous rendront réellement libres.

Ainsi, nous pensons que c’est le peuple, constitué en sujet politique et de classe, qui doit tenir lieu de base pour un grand changement social et c’est pourquoi nous saluons et défendons l’extension des organisations populaires de base pour pratiquer la désobéissance et faire front au contexte autoritaire existant. Nous voulons que cette attitude de désobéissance et de confrontation avec l’autorité
aille encore au-delà de la conjoncture actuelle et continue à s'opposer à toutes les injustices auxquelles nous sommes soumis.

Pour toutes ces raisons, nous appelons les travailleurs de Catalogne à participer aux mobilisations en défense de nos droits et de nos libertés, et plus particulièrement à participer de manière massive à la grève générale convoquée pour le mardi 3 octobre. Parce que l’esprit combatif qui anime historiquement cette partie du globe ne sera pas éteint si facilement, parce que nous sommes la classe des travailleuses et des travailleurs et que nous voulons décider de tout, c’est notre tour de descendre dans la rue, c’est notre tour de lutter !

Signataires :
CGT Catalogne
Negres Tempestes (Tempêtes Noires)
Embat, organisation libertaire de Catalogne
Heura Negra, assemblée libertaire de Vallcarca
CNT Catalogne et Baléares
Oca Negra, assemblée libertaire du Clot-Camp de l’Arpa
Solidaritat Obrera (Solidarité Ouvrière)

 

2) Traduction de l'appel du 4 octobre de la CNT espagnole à "étendre la riposte sociale" :

 

Après la grève du 3 octobre la CNT appelle à étendre la riposte sociale

 

Après la journée de grève générale réalisée ce mardi en Catalogne, la CNT se réjouit de la riposte qu'ont donnée aujourd'hui des milliers de travailleuses et travailleurs des différents secteurs professionnels. La mobilisation populaire a une nouvelle fois répondu à la grave situation de répression que vit la société catalane. La solidarité ouvrière, une fois de plus, démontre qu'elle peut tout.

 

Il ne s'agit pas d'un appel de plus. Nous sommes devant une réduction des droits et des libertés qui approfondit encore plus la fracture entre la classe dominante et nous, la classe des travailleurs. L'État et le Capital montrent les dents et ils le font avec un objectif clair :  renforcer son système corrompu et totalitaire. Un système que, aujourd'hui, grâce à cette grande mobilisation combative, nous savons pouvoir faire chanceler.

 

La grève générale réalisée ce mardi en Catalogne constitue un pas de géant dans la lutte sociale pour renverser ce modèle politique et économique. Pour l'anarchosyndicalisme il s'agit d'un conflit capital : nous ne luttons pas pour changer de drapeau mais pour un Changement Social en lettres majuscules, qui nous permette de reprendre nos vies en mains et tout ce qui nous a été enlevé.

 

À la CNT nous avons montré notre rejet des appareils bureaucratiques qui se donnent le nom de syndicats et, une fois de plus, s'alignent aux côtés du gouvernement et du patronat pour tenter de faire échouer la grève générale en Catalogne. Ce n'est pas nouveau. Nous réaffirmons notre modèle syndical basé sur l'action directe et l'entraide. Tandis que les CCOO (Commissions ouvrières) et l'UGT sabotent le mouvement ouvrier, des milliers de personnes répondent aux nombreux appels à la solidarité, par-delà toute frontière. Pour elles notre reconnaissance. Pour elles notre lutte sur les lieux de travail et dans les rues. Pour elles la CNT.

 

Contre tout État. Pour la liberté. Pour la révolution sociale !

 

Les secrétaires permanents du Comité régional de Catalogne et des Baléares

et du Comité Confédéral de la Confédération Nationale du travail. 

 

Le 4 octobre 2017

 

La Catalogne vu par les libertaires.

Catalogne : la stratégie de la matraque

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Catalogne : la stratégie de la matraque

« Il n’y a pas eu de référendum d’autodétermination en Catalogne. » Par cette déclaration, Mariano Rajoy fait un peu plus étalage de sa stupidité politique. Les images qui défilent en boucle sur tous les écrans TV et réseaux sociaux le contredisent : il s’est bien passé « quelque chose » ce dimanche 1er octobre, en Catalogne. Plus de 2 millions de personnes se sont exprimées sur l’autodétermination, malgré la brutalité, pour ne pas dire la sauvagerie, de la Garde civile, qui a tout fait pour les empêcher d’accéder aux bureaux de vote. On a pu voir aussi des anti-indépendantistes manifester (y compris à Barcelone), brandissant le drapeau national et entonnant Cara al Sol, chant cher à Franco. La coupure est nette et souligne, si besoin était, la « différence » catalane (langue, culture, traditions…). Le spectacle des violences policières a finalement renforcé les indépendantistes et affaibli l’autorité d’un Rajoy qui, en guise d’arguments, a surtout la matraque.

Et, maintenant, vers quoi va-t-on ? Un État catalan indépendant ? Mais pour quoi faire ? Une république catalane en lieu et place d’une monarchie espagnole ? Oui, mais quelle république ? Traditionnelle, comme ici en France ? Avec des exploiteurs et des exploités, des riches et des pauvres ? Bref, une démocratie bourgeoise avec ses possédants et ses possédés (dans tous les sens du terme) ? État catalan ou État espagnol ? Nous défendons évidemment le droit des peuples à l’autodétermination, les frontières étant plutôt tracées par les vainqueurs de l’Histoire que par les peuples. Demain, le gouvernement de la Generalitat sera-t-il plus aux mains du peuple, ou sera-t-il toujours sous la coupe d’une oligarchie semblable à celle de Madrid ? Pour reprendre la main, les organisations de classe doivent impérativement rappeler quels sont les intérêts des travailleurs.

C’est le sens de l’appel à la grève générale en Catalogne lancé par la CGT catalane, la CSC (Confédération syndicale catalane), l’IAC (Intersyndicale alternative de Catalogne), la COS (Coordination ouvrière syndicale) et la CNT (Confédération nationale du travail). Ces organisations ne se prononcent pas quant à l’indépendance ou non de la Catalogne, tout en rappelant que leurs adhérents sont libres de leur choix. Toutefois, elles dénoncent unanimement les violences policières de ces derniers jours et les attaques contre les droits civiques. Le comité confédéral de la CGT de Catalogne rappelle, lui, que ces attaques et violences existent depuis déjà longtemps. La grève générale en Catalogne déclenchée ce mardi 3 octobre a pour objet d’exiger l’abrogation des « réformes » du travail de 2010 et 2012, de dénoncer la précarité grandissante, la baisse générale des salaires, la dégradation des conditions de travail, la répression exercée contre les grévistes et les militants syndicaux, les amendes administrées au nom de la loi Baillon (Ley Mordaza).

Il s’agit d’un seul jour de grève. Au cas où, la CGT à déposé son préavis jusqu’au 9 octobre. À suivre, donc.

Ramón Pino
Groupe anarchiste Salvador-Seguí

 

Catalogne : la stratégie de la matraque

A lire sur l’actualité catalaniste du moment

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Sur l’actualité catalaniste du moment

 

 

http://divergences.be/spip.php?article3307&lang=fr

Perplexité intempestive nº2 (et quelques certitudes)

 

Tomas Ibanez la veille du 1er Octobre

Ni catalanistes ni espagnolistes

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NI CATALANISTES NI ESPAGNOLISTES

Le thème de l’indépendance est plus présent que jamais. L’élite catalane, depuis le gouvernement de Catalogne et les moyens de communication, bombardent la population de messages nationalistes qui embrouillent d’une telle façon que le conflit social, la tension entre riches et pauvres, est pratiquement neutralisé. Les gens aiment "leurs" institutions nationales, leurs leaders politiques, la classe patronale catalane, se donnant et se soumettant avec beaucoup de plaisir, tout émus de voir que ceux qui les rendent esclaves et les exploitent économiquement maintenant, les sauveront de l’oppression espagnole.

Nous espérons que notre apport à la question, d’un point de vue anarchiste, puisse contribuer à développer une force sociale de pensée et d’action qui s’oppose au courant dominant nationaliste. Les partis politiques de toutes les couleurs, bourgeois et pseudo-ouvriers, de droite et de gauche, alimentent un courant de pensée dominant à caractère patriotique et nationaliste dans lequel se noie la société catalane et duquel peu de gens sont capables d’échapper.

Les mouvements nationalistes ont tendance à appliquer le critère suivant : ou tu es avec moi ou tu es contre moi, tu es des miens ou tu es du peuple ennemi (ou encore, tu es catalan ou tu es espagnol, tu es serbe ou tu es croate, tu es ukrainien ou tu es russe). N’importe qui, qui décide de se démarquer des plans et programmes d’un mouvement nationaliste, est accusé de donner sa préférence et d’appartenir au peuple détesté, à l’ennemi. Peu importe le motif, il n’y a pas de raison (rationnelle) qui puisse tenir tête au sentiment (irrationnel) d’appartenir à un peuple déterminé à réaliser son destin glorieux.

Nous, les anarchistes, nous ne suivons pas le courant catalaniste dominant, ni ne paradons avec les forces politiques en faveur de l’indépendance de la Catalogne, ni ne nous identifions avec la patrie catalane. C’est pour ça qu’ils nous accusent d’être espagnolistes.

Par ce texte nous voulons rompre avec la dualité catalan/espagnol, indépendantiste/espagnoliste. Nous voulons apporter une troisième vision, une nouvelle voie de dépassement du conflit national. Nous voulons dépasser le conflit en portant simplement l’attention sur l’individu à l’heure de construire une société juste et sans oppression.

Au sujet de la libération et de l’autodétermination des peuples

Aujourd’hui l’autoritarisme, dans ses diverses formes (capitalisme, patriarcat, religion, État …) s’étend à travers le monde en soumettant par une forme ou une autre la totalité des populations. À cette force paralysante et abrutissante qui suppose l’autorité s’oppose l’action et les idées de ceux/celles qui veulent créer un monde nouveau basé sur la relation fraternelle, libre et solidaire entre les individus et leurs communautés : les anarchistes.

En Catalogne, le fait est qu’une grande partie de la population s’identifie avec une série de traits linguistiques et culturels qui ne correspondent pas dans leur totalité avec les valeurs linguistiques, morales, religieuses, culturelles, traditionnelles, artistiques, esthétiques et éthiques que le Royaume d’Espagne (Reino de España) promeut et impose de la même façon à tous ses sujets. On pourrait dire qu’une grande partie de la population catalane se sent appartenir à un collectif de personnes avec lequel elle partage une façon relativement similaire de parler, de célébrer les fêtes, de manger, de regarder le foot, de marier les filles…

Ceux qui s’identifient avec ce collectif ne voient peut-être pas très clairement quelles sont les caractéristiques qu’ils doivent avoir, les conditions qu’ils doivent remplir pour appartenir à ce club de personnes aussi hétérogène, aussi vaste, aussi abstrait. Les membres de ce club disent « je suis catalan ! » mais ils auraient bien du mal à définir ce que veut dire être catalan, ou définir avec clarté ce qu’est le peuple catalan.

Or, les membres, et surtout le président du club, eux voient très clairement comment tu ne dois pas parler si tu veux faire partie du club, comment tu ne peux pas célébrer Noël et quelle équipe de foot tu ne dois pas supporter. Pour être catalan tu peux parler comme les bourges de Barcelone ou comme les gitans de Lleida, mais tu ne peux pas parler comme le Quichotte, tu ne peux pas manger de la "zarzuela" pour Noël, tu ne peux pas être de Madrid, tu ne peux pas, tu ne peux pas…

Depuis l’apparition de l’État espagnol (1714), ses élites ont mené à terme un plan d’homogénéisation de la population au niveau culturel et linguistique qui consiste à imposer les traits culturels et linguistiques que seulement une partie des sujets partagent : les Castillans. Il s’agit de créer une communauté homogène de sujets qui s’identifient à une seule langue, un seul roi, un seul État, un seul drapeau.

Ce processus d’uniformisation culturelle a comme victime la diversité et l’hétérogénéité. Cette relation de domination a provoqué historiquement la répression et la persécution de tous les traits culturels et linguistiques propres aux territoires catalans.

Par opposition à cette répression culturelle sont apparus au cours de l’histoire des initiatives sociales et politiques qui ont revendiqué l’autodétermination du peuple catalan. De nos jours cette tension persiste, même si c’est de façon moins violente, et les forces indépendantistes et nationalistes catalanes continuent de revendiquer l’autodétermination, mais toujours sous un même principe : la création d’un État catalan. Mais sous quelle forme le peuple catalan peut-il réellement être libre ?

En tant qu’anarchistes nous concevons la liberté comme le développement entier des individus dans toutes leurs formes (intellectuel, émotionnel, culturel, physique…) au sein d’une société libre et solidaire, dénuée de tout type d’autorité. Pour autant, nous rejetons l’idée que n’importe quel État-nation soit la solution à notre esclavage, quand bien même il s’appellerait catalan. Nous sommes pour la destruction de tous les États et pas pour en créer de nouveaux.

L’anarchisme propose de construire la société en centrant l’attention sur les intérêts de chacun de ses individus, puisqu’il considère que ceux-ci ne sont pas nés pour satisfaire les aspirations de tiers, mais pour s’auto-réaliser. D’un autre côté, le nationalisme prétend construire la société et la justice en centrant l’attention sur les intérêts des nations. Celles-ci sont des entités abstraites construites à un niveau supérieur à l’individu. Dans les nations, les individus sont des moyens pour satisfaire l’intérêt national et ainsi, au moment où l’intérêt de l’individu s’oppose à l’intérêt national, la société basée sur la nation oblige l’individu à agir contre son propre intérêt et contre sa propre volonté pour satisfaire ce qu’il y a de plus sacré : la volonté nationale. C’est ainsi que les soldats vont faire la guerre contre la nation ennemie, prêts à donner leur vie pour sauver la patrie.

Le nationalisme catalan, comme n’importe quel autre, tend à créer une perception homogénéisante et simpliste qui implique le fait d’être né dans un endroit déterminé. La pensée propre du nationalisme, le patriotisme, culpabilise, exclut et punit la diversité culturelle (par exemple la coexistence de différentes langues ou de différentes identités sur un même territoire), la concevant comme une menace envers l’identité en elle-même, qu’il faut réprimer et contrôler. L’exaltation patriotique de ce qui est propre à un peuple porte la plupart du temps sur la volonté de soutenir dans le temps des traditions et coutumes qui, pour être anachroniques ou injustes, devraient être dépassées.

La conclusion la plus claire que nous tirons est que n’importe quel type de nationalisme, même de caractère indépendantiste (par exemple le cas basque ou catalan), est centraliste et réprime les différences qui existent en son sein, vu qu’il appartient à la "nation", en oubliant que chaque individu est un être autonome avec des caractéristiques propres qui le rendent unique par rapport à une autre personne.

Souvent, deux peuples, deux nations, peuvent se différencier principalement en pratiquant une religion différente (Serbes-orthodoxes, Bosniaques-musulmans et Croates-catholiques) mais ils partagent la langue (les Serbes, Bosniaques et la majorité des Croates partagent un parler slave appelé štokavica, štokavština ou štokavsko narječe).

Dans le cas des Catalans et des Castillans, la langue est la caractéristique déterminante, ou la plus évidente, à l’heure d’établir une différence vu que les Catalans comme les Castillans, traditionnellement, se sont soumis au pape de Rome.

Au cours de l’histoire il y a eu des exemples de nations ou peuples qui se sont crées et défaits selon les intérêts politiques des élites dominantes du moment.

Pour créer une nouvelle identité nationale qui englobe un nouvel État, il faut juste centrer l’attention et donner la catégorie de valeur nationale, de trait distinctif, à ce qui est commun à tous les territoires de l’État. Dans le cas de la République fédérative socialiste de Yougoslavie de Tito, les différences de religion entre Serbes, Bosniaques et Croates seront oubliées et l’identité nationale sera construite sur la base de la lutte contre le fascisme et de la langue slave commune "serbo-croate".

Pour diviser une nation en deux ou plus, il faut juste nier ce qui est commun et favoriser au maximum ce qui différencie. Pour séparer les Catalans des Valenciens, on ignore les similitudes du parler valencien avec le parler catalan occidental et on centre l’attention sur les particularités de la langue de la capitale valencienne pour tracer la ligne de séparation. Pour diviser la nation yougoslave en nations serbe, croate et bosniaque, il faudra juste rappeler à la population à quelle église ou mosquée allaient les parents des Serbes, Bosniaques et Croates.

La création des nations et leur évolution est clairement déterminée par les intérêts politiques des élites dominantes qui appliquent des plans d’homogénéisation ou de division de la population en mettant en avant ou en ignorant les différences et les traits culturels. Les nations telles que nous les connaissons et leurs frontières ont vu le jour avec des guerres et des conflits d’intérêts entre élites de pouvoir de différents endroits du territoire.

Les Pays catalans (Catalogne Nord, Pays valencien, la Franja, le Principat, l’Alguer et les Baléares) sont le résultat de l’expansion du pouvoir de Jacques Ier d’Aragon, du nettoyage ethnique sur les territoires conquis aux Sarrasins et de l’établissement de la population catalane sur les territoires annexés à la Couronne. Les nationalistes catalans prétendent maintenir durant des siècles ce statu quo hérité de Jacques Ier d’Aragon, de même que les nationalistes castillans prétendent maintenir le statu quo hérité de Philippe V.

Autant les uns que les autres prétendent appliquer leurs plans sur une population déterminée. Ils prétendent de forme consciente mouler la culture du pays à leur image et la faire évoluer dans le sens de leurs intérêts, en s’opposant et en essayant d’éviter le développement naturel des traits culturels et linguistiques des différentes communautés. Pour cette transformation culturelle planifiée on utilise les moyens de communication nationaux, et on crée des standards linguistiques, on enseigne les traits culturels que l’on désire dans les écoles de tout le territoire ou à l’extrême, on procède au nettoyage ethnique en favorisant le racisme.

En tant qu’anarchistes, nous nous opposons à n’importe quelle tentative de manipulation de la population par des intérêts politiques. Nous défendons la diversité culturelle et linguistique, le métissage, l’échange, le dépassement des traditions injustes. Nous défendons le développement libre et naturel des cultures. Nous pratiquons le respect des particularités de chacun et de chaque communauté.

C’est pour cela que nous nous opposons à l’État espagnol et ses plans d’homogénéisation artificielle et prédéterminée, de la même manière que nous nous opposons au nationalisme catalan qui prétend créer des frontières, catalaniser et construire la justice sociale sur la base des intérêts nationaux.

Ce n’est qu’en combattant de la même façon n’importe quel nationalisme, qu’il soit basque, espagnol, galicien, catalan ou andalou, que l’on peut être un minimum cohérent, parce qu’ils sont tous aussi dangereux. Et ce n’est que par le fédéralisme et l’internationalisme libertaire que l’on peut respecter l’autonomie personnelle, les différentes cultures autochtones et les particularités de chaque zone sans les sacrifier aux intérêts politiques.


Groupe anarchiste "L’Albada Social"
Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL)


[ Publié en catalan en septembre 2012, traduit en français en novembre 2012. ]

Ni catalanistes ni espagnolistes

« Portons le deuil des morts, combattons sans relâche pour les vivantEs ».

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‘Portons le deuil des morts, combattons sans relâche pour les vivantEs’ 

Déclaration de la Black Rose/Rosa Negra Anarchist Federation sur l’acte terroriste de Charlottesville, aux États-unis

Nous avons réalisé cette traduction d’une déclaration qui vient tout juste d’être publiée, de la part de nos camarades états-unienNEs de la Fédération Anarchiste Rose Noire. Nous sommes énormément attristé-e-s par l’acte terroriste perpétré envers des manifestants et manifestantes antiracistes. Nous offrons nos condoléances les plus sincères aux familles et aux proches des héros et des héroïnes qui perdu la vie ou qui ont été gravement blessé-e-s en résistant au rassemblement de groupements néonazis, dont certains étaient armés de fusils d’assaut. Même décédéEs, nos camarades ne nous quitterons pas. C’est avec eux et elles que nous construirons les bases d’un mouvement pour une société libre et égalitaire, qui réduira en cendre tous les groupes fascistes.
 
 
 
 
Crédit photo : Getty Images
La Black Rose/Rosa Negra Anarchist Federation a eu vent des actes de violence perpétrés par des suprématistes blancs et des fascistes à Charlottesville aujourd’hui. Nous vous écrivons depuis notre convention nationale, et nous pensons tous et toutes à vous, ensemble.

Nous sommes profondément attristé-e-s par la perte de notre camarade de lutte. Nos cœurs et nos esprits vont aux personnes qui l’ont aimé.

À ce moment, nous comprenons que des membres de l’Industrial Workers of the World (IWW) et des Democratic Socialists of America (DSA) ont été blessé-e-s; les détails nous parviennent peu à peu via les informations et il y aurait davantage de blessé-e-s et au moins un mort dans cette attaque.

Nous ne pouvons rester les bras croisés et permettre que cette violence soit perpétrée à l’endroit de nos communautés.

Nous sommes solidaires des activistes antiracistes d’aujourd’hui à Charlottesville, ainsi qu’avec leurs familles, les membres de l’IWW et de la DSA présentEs, et tous ceux et toutes celles qui s’impliquent contre la marée montante du fascisme à travers le monde.

Ensemble, nous ne serons ralentiEs, et nous ne serons arrêtéEs.

« Portons le deuil des morts, combattons sans relâche pour les vivantEs ».
– Mother Jones

Votre soutien est requis! Des organisateurs locaux de Charlottesville ont créé une page Fundly https://fundly.com/defendcville pour récolter des sous pour payer les soins médicaux des personnes blessé-e-s durant les manifestations d’aujourd’hui.
« Portons le deuil des morts, combattons sans relâche pour les vivantEs ».

Publié depuis Overblog

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Heather Heyer, tuée par un nazi à Charlottesville: Qu’elle repose en guerre!

Heather Heyer, militante anarchosyndicaliste des IWW a été écrasée hier par une automobile conduite par un nazi. Ce dernier a foncé dans un groupe de manifestant(e)s antifascistes.

Elle avait 32 ans.

Qu’elle repose en guerre!

Le prétendu «suprémacisme blanc» qui fournissait le prétexte du rassemblement de Charlottesville n’est qu’une des formes les plus grotesques et répugnantes du néonazisme. Il doit être éradiqué partout.

“J’ai mordu tout un an des cheveux de fougère.” Aragon. Le Paysan de Paris

“J’ai mordu tout un an des cheveux de fougère.” Aragon. Le Paysan de Paris

 

 

 

Le prénom Heather vient du moyen anglais heth, qui signifie fougère. Peut-être a-t-il été donné à notre camarade en écho à la rousseur de ses cheveux?

Peut-on dire d’une personne qu’elle a «les yeux roux»? Si oui, Heather était bien née sous le signe de la fougère.

Nous n’oublierons ni son regard ni celui – éteint, dans une face bovine – de son assassin.

 

https://lignesdeforce.wordpress.com/ le site de Claude Guillon

Venezuela

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Interview d'El Libertario par Alternative Libertaire
 
El Libertario (Venezuela) : « Le « chavo-madurisme » n’est rien moins qu’une dictature pure et simple »

Le Venezuela est en prise avec un mouvement social sans précédent. Le gouvernement Maduro se maintient au pouvoir et use d’une sanglante répression, faisant peser le spectre d’une véritable guerre civile. L’illusion d’une prétendue « Révolution bolivarienne » au service du peuple, telle qu’elle était vendue par Hugo Chavez à l’aube du XXIe siècle, craquelle sous le joug d’une réalité sociale dramatique. Entretien avec des militant-e-s du groupe El Libertario de Caracas sur leur action et leur analyse.

Alternative Libertaire : Depuis quatre mois, la situation politique et sociale au Venezuela est très tendue avec des manifestions constantes contre le gouvernement Maduro. Pouvez-vous revenir sur les raisons de cette révolte ?

El Libertario : Le gouvernement prétend que ce mouvement est le résultat d’une vaste conspiration de l’impérialisme US, de la bourgeoisie et de l’opposition d’extrême droite. Cette explication, très empreinte de vieilles recettes staliniennes, est simpliste et en grande partie fausse.

Les causes essentielles du mécontentement sont en lien avec la situation économique qui est catastrophique, conséquence de notre dépendance exclusive de l’exportation de "notre" pétrole. Maintenant, que cette extraction est moindre et que, surtout, les cours du pétrole sont en chute libre, c’est toute l’économie du pays qui s’en ressent. Le mirage économique du Venezuela de Chavez et l’idée fausse de cette inépuisable rente pétrolière, qui il y a quelques années faisait encore illusion de "construire le socialisme", est entrain de s’effondrer, et avec eux les acquis sociaux et une paupérisation vertigineuse des classes populaires.

Un autre aspect à mettre en avant, dans ce contexte de révolte populaire, a trait à la nature même des gouvernements qui se sont succédé depuis 1999, avec comme caractéristiques communes : une corruption galopante, une incompétence réelle et un autoritarisme exaspérant avec son lot de répression et de violence d’Etat.

Aujourd’hui, le "chavo-madurisme" n’est rien moins qu’une dictature pure et simple.
L’opposition institutionnelle au Chavisme, une alliance de partis socio-démocrates et de droite, appelée Table d’Unité Démocratique (MUD), prétend être l’unique représentant de ces manifestations de masse. Dans les faits, le mouvement est la conséquence de la crise économique et de la lassitude populaire de voir cette caste politico-militaire s’accrocher au pouvoir.

Élément relativement nouveau, c’est la participation, désormais, massive aux manifestations du “peuple d’en bas”. Quels éléments expliquent cette rupture entre le peuple et le Chavisme ?

Il y a toujours eu des secteurs critiques au sein du peuple, notamment dans le monde syndical, qui ne nourrissaient aucune confiance envers les sirènes de Chavez. Ces groupes minoritaires il y a encore 14 ou 12 ans, n’ont cessé de croître avec la disparition de l’incontestable charisme de Chavez, dont la mort coïncida avec le recul des recettes de la rente pétrolière.

A partir de là, a cessé l’illusion de l’inconditionnel appui populaire du régime, et ce d’autant que devenaient patent ses dérives (corruption, inefficacité et répression).
Un des symboles de ce divorce, a trait à la politique sociale du Chavisme. Pendant des années, le régime vantait sa politique sociale, en lien avec une supposée répartition et redistribution des ressources issues du pétrole. Il mettait, notamment, en avant ce que l’on appelait les “missions", à savoir : un vaste programme visant à améliorer le quotidien des plus pauvres (magasins populaires, assainissement des quartiers, droit à la santé et à l’éducation). Depuis l’avènement de Maduro, les “missions” ont été stoppées net. D’où l’accroissement du mécontentement et de l’implication, désormais, des classes populaires dans le processus actuel de mobilisation.

Quel est le rôle joué et le poids du mouvement libertaire au sein de ce mouvement contre Maduro ?

L’anarchisme a toujours été présent dans la tradition historique de la lutte de classe au Venezuela, comme dans une grande partie, d’ailleurs, des pays d’Amérique latine. Une tradition, néanmoins, plus faible aujourd’hui, en dépit des efforts que nous efforçons de faire, depuis 1995, autour de notre groupe et de notre journal El Libertario.

Même si incontestablement, nous représentons une minorité militante dans le paysage politique du pays, nous tâchons de nous inscrire dans toutes les luttes sociales.

Nous y affirmons notre identité en opposition envers toute forme de pouvoir autoritaire (qu’il se dénomme “gouvernement” ou partis d’opposition). Nous y défendons nos mots d’ordre : autogestion, action directe et autonomie des mouvements sociaux.

Quelles perspectives ouvre ce cycle de contestation ? Ne craignez vous pas que la fin possible du Chavisme ne soit pas pas du pain béni pour un retour aux affaires de la vieille oligarchie aux ordres de Washington ?

De notre point de vue libertaire, nous luttons pour une société égalitaire, la liberté et la fraternité. Aussi, notre perspective immédiate est la bataille, frontale et sans concession, que nous menons contre la caste "chavo-maduriste", qui sous couvert de discours pseudo "socialiste" et "révolutionnaire" détient, pour l’heure encore, les rênes du pouvoir.

En même temps, nous ne nous faisons aucune illusion sur ce qui pourrait advenir sitôt le Chavisme renversé. Nous avons la conviction, en tant qu’anarchistes, que notre lutte se poursuivra quel que soit le gouvernement au pouvoir, qu’il soit aux ordres de l’impérialisme yankee ou de La Havane.

Propos recueillis et traduction par Jérémie Berthuin (AL Gard)

 

Plus d’informations sur la situation sociale et politique au Venezuela sur le Blog El Libertario 

Venezuela

DEFEND EUROPE, C’EST FINI !

fédération anarchiste25 #international

Allez hop, on déballe tout. Échec cuisant de l’opération des identitaires en Méditerranée :

DEFEND EUROPE, C’EST FINI !

1 – Leur bateau C Star est bloqué dans le port de Famagouste à Chypre.
2 – L’équipage Sri-Lankais a quitté le navire et demande la protection internationale ainsi que le statut de réfugiés politiques (ce sont des Tamouls) ;
3 – Les marins tamouls affirment qu’ils ont du payer pour voyager à bord du C Star ;
4 – Leur soutien juridique sur place entame une action contre les responsables du C Star et de Defend Europe pour trafic d’êtres humains ;
5 – Le capitaine et son adjoint on été placés en garde à vue par la police nord-chypriote ;
6 – Le propriétaire suédois du bateau, Tomas Egerstrom, a été reconnu à son arrivée, hier, à l’aéroport de Nicosie-Nord, par nos camarades qui veillaient sur place.

La croisière fasciste est terminée.

Y.Y. avec des camarades antifascistes sud et nord-chypriotes, ainsi que Kedistan, Non à Pegida en France et des camarades de Grèce, Turquie, Italie et France. Un merci particulier à la Horde.

Photos :
– Tomas Egerstrom surpris, hier, à son arrivée à l’aéroport de Nicosie-Nord.
– Le port de Famagouste.
– Le C Star, hier, dans le port de Famagouste.
– Rappel de la lutte des Tamouls au Sri L

 

DEFEND EUROPE, c’est fini !
DEFEND EUROPE, C’EST FINI !

PROCHAINS CONVOIS SOLIDAIRES EN GRÈCE :

fédération anarchiste25 #international

En pleine vague de répression des camarades et des squats de réfugiés/migrants...

PROCHAINS CONVOIS SOLIDAIRES EN GRÈCE :
25 AOÛT 2017 / 11 NOVEMBRE 2017 / 25 ...AVRIL 2018

Voici la nouvelle liste des besoins pour les prochains départs (d'autres éléments, moins urgents, seront ajoutés à partir de septembre). Le convoi de fin août étant modeste (3 véhicules), nous ne lancerons une liste de points collecte par département qu'en septembre, avant le grand convoi de novembre (dont l'ampleur et l'enjeu seront très important). Si vous souhaitez être mentionné parmi les nombreux points collectes, avec votre collectif de lutte/association/syndicat, envoyez-nous vos coordonnées complètes (nom, contact téléphonique, adresse physique où déposer les colis, adresse courriel) à anepos[at]no-log.org

Si vous désirez carrément partir avec nous, avec votre véhicule (autonome financièrement, car on ne peut pas vous aider pour que vous veniez aider) en novembre, présentez-vous à convois2017anepos[at]riseup.net

Attention, ne vous trompez pas d'adresse : ce convoi n'est pas humanitaire mais solidaire. C'est-à-dire qu'il est politique et pas philantropique. Nous n'allons pas aider "les Grecs" ou "les réfugiés", mais précisément les nombreux collectifs et lieux autogérés qui organisent magnifiquement l'entraide et luttent avec eux (à Athènes, à Thessalonique, dans les îles...).

Ne nous parlez pas d'hypothétiques partenariats avec de grandes ONG réputées, d'improbables subventions de l'État, de possibles largesses de fondations richissimes ou encore de relais médiatiques prestigieux. Tout cela ne nous intéresse pas. Bien au contraire. Nous voulons justement faire sans, et même faire contre.

Nous n'attendons rien des puissants. Nous ne comptons que sur nous-mêmes — et sur vous si vous vous sentez concerné-e-s — pour prendre nos vies en mains avec nos camarades, par-delà les frontières.

Η αλληλεγγύη είναι το όπλο μας!
La solidarité est notre arme !

Des camarades du Tarn et d'Athènes.

https://www.youtube.com/watch?v=mIGjLckNoP0

PROCHAINS CONVOIS SOLIDAIRES EN GRÈCE :

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