« Il faut bien que l’État se défende »
Par Alexandre Sisophon • le 3 décembre 2018
« Il faut bien que l’État se défende »
Un jour, alors qu’ils sortaient du Collège de France et se dirigeaient vers Saint-Michel, Raymond Aron et Michel Foucault constatèrent, sur le boulevard, l’affrontement d’un groupe de policiers de la Compagnie Républicaine de Sécurité et de manifestants, pour la plupart étudiants. Les CRS étaient casqués et armés. Ils avançaient au pas de charge. Michel Foucault, ému devant cette scène, fit remarquer à son collègue : « Tout de même, Raymond, vous ne trouvez pas que ça fait un peu beaucoup ? » Aron lui répondit, avec ce ton désabusé qui était le sien : « Que voulez-vous, il faut bien que l’État se défende. » L’auteur de Surveiller et Punir, dont la hauteur de vue et le verbe étaient pourtant légendaires, n’y trouva rien à répliquer...
J’ai été témoin d’un de ces phénomènes de « défense de l’État ». C’était dans un pays lointain, où un Parti unique détient le pouvoir depuis 1945, pays qui est souvent qualifié à juste titre « d’autoritaire ». Un matin, une foule d’environ 1500 personnes s’était amassée dans un parc public… la suite sur https://www.monde-libertaire.fr/
« Macron démission ! » Oui, et après ?
« Macron démission ! » Oui, et après ?
Si c’est pour mettre à sa place un autre oligarque, un autre homme ou une femme providentiels qui assouvira ses obsessions narcissiques et ses fantasmes de puissance en prétendant nous représenter, à quoi bon battre le pavé dans le froid et sous la pluie ? Quand une majorité de citoyens ne veulent plus payer l’impôt et expriment leur défiance envers les « corps intermédiaires » (partis, syndicats, associations…) qui les grugent depuis des décennies, quand l’abstention devient le parti majoritaire, quand des centaines de milliers de Français bloquent leur pays pour réclamer la démission du chef de l’État, c’est bien que l’actuelle « démocratie représentative » (qui n’a plus de démocratie que le nom) est en faillite. Nous devons retrouver notre souveraineté en inventant d’autres formes d’organisation.
La grande force de notre mouvement, qui inquiète nos élites, c’est d’avoir su résister à toute forme de récupération politique, syndicale, ou par le biais de porte-parole autoproclamés qui cherchent la lumière des projecteurs. Pour que cela perdure, nous devons également faire en sorte que nos représentants nous représentent vraiment. De notre côté, nous ne voulons pas d’un monde sans contact et nous méfions de la vogue de ces nouvelles technologies de communication qui nous rendent dépendants donc vulnérables, et qui gonflent l’effrayante facture énergétique et environnementale du numérique. Rien ne remplace le contact humain direct, dans les réjouissances comme dans le débat.
Nous voudrions rappeler quelques modalités de démocratie directe qui devraient présider à l’organisation de notre mouvement, et par extension à celle de notre future démocratie. Elles ne sont pas nouvelles puisqu’elles ont été pensées et mises en œuvre à Athènes il y a plus de 2500 ans, et appliquées sous différentes formes par des communautés d’habitants au Moyen Âge en Europe, pendant les révolutions française, anglaise ou américaine, la Commune de Paris, les conseils russes de 1905, la révolution espagnole de 1936, l’insurrection hongroise de 1956, et aujourd’hui au Chiapas ou dans le Rojava.
– L’assemblée générale : au niveau local, celui du quartier ou de la commune, c’est au peuple assemblé, et non à quelques élus, de débattre et de décider des affaires qui le concernent, et d’élire les citoyens qui le représenteront au niveau régional et national.
– Le tirage au sort : les candidats aux élections régionales ou nationales, comme les conseillers municipaux, seront tirés au sort parmi les citoyens pour assurer une juste représentation de toutes les catégories sociales, et la mise à l’écart des assoiffés de pouvoir.
– Le mandat unique : la représentation du peuple n’est pas une carrière et nos représentants doivent être concentrés sur leur tâche plutôt que sur leur réélection.
– Le mandat impératif : un élu ne peut qu’exécuter les décisions pour lesquelles il a été expressément mandaté par les assemblées citoyennes, et rien d’autre.
– La révocabilité : tout représentant doit pouvoir être démis de ses fonctions à tout moment, par vote de ceux qu’il représente, s’il trahit le mandat pour lequel il a été élu.
– La rotation des tâches : des plus ingrates aux plus gratifiantes, tout le monde participe.
Les Gilets jaunes ne doivent pas devenir un parti ou un syndicat de plus. La politique n’est pas un travail de spécialistes mais l’engagement d’individus autonomes qui forment un peuple : la démocratie directe suppose l’élaboration d’une éducation véritable et exigeante pour former de tels individus. Ce projet requiert, pour permettre l’implication de tous, ce temps libre qui nous manque tant pour faire société :
Il faudra l’arracher au quotidien (travail, transport, loisirs abrutissants, etc.).
Le colossal défi d’élaborer une démocratie directe semble plus abordable lorsqu’il est pensé d’abord au niveau local, avant de se fédérer à des niveaux supérieurs.
Ce n’est qu’à la condition de faire revivre, ici et maintenant, les principes démocratiques hérités de l’histoire des peuples, tout en bloquant ce système de production-consommation démentiel (pourquoi ne pas appeler à un boycott commercial et solidaire des fêtes de fin d’année ?), que nous reprendrons la main sur nos existences, nous laissant ainsi une chance de transmettre à nos enfants une Terre habitable et la possibilité d’y grandir dignement.
Des Gilets jaunes gascons, le 28 novembre 2018.
Les Gilets jaunes de Commercy
Un Espace Autogéré à Chambéry
La cagnotte est par ici => https://www.leetchi.com/c/ouverture-lieu-autogere-a-chambery-soutien-financier
Ce projet est né de la volonté d’invidu-e-s de faire exister, sur Chambéry, un lieu :
- ouvert à tous-tes, autogéré
- politique mais pas celui des professionnel-le-s de la politique
- égalitaire, féministe, métissé et populaire
- de résistance, d'information et d'expression,
- de soutien aux luttes sociales, syndicales, culturelles contre les dominations existantes
- de mutualisation pour construire des pratiques alternatives, d'entraides et de solidarités,
- de création, de fête, de bricolage, d'expérimentation, de convivialité et d'oisiveté
- et ancré dans son quartier
Cela se concrétisera par des projections, des concerts, des débats, des bouffes, une bibliothèque et pleins d'autres choses suivant les besoins et les envies des personnes qui s'y investiront !
En bref un lieu de vie !
Pour mener à bien ce projet déjà sur les rails, nous avons besoin de pognon, de flouze, de blé ! Les fonds récupérés permettront de payer les premiers loyers et charges, acheter le matériel de rénovation, les travaux d'aménagements et l'achat de matériel pour équiper le local.
Il est possible de :
- Faire un don unique via cette appel
- Organiser une soirée de soutien
Merci d'avance !
PS : Si vous souhaitez des informations supplémentaires, vous impliquer dans le projet, il est possible de nous contacter sur l'adresse suivante => espaceautogere73[arobase]protonmail[point]com
Tous ensemble samedi 1er décembre
STOP A LA VIE CHÈRE !
Tous ensemble samedi 1er décembre à 14H Place Pasteur (Besançon)
Campagne antimilitariste de la fédération anarchiste
Campagne fédérale antimilitariste de la Fédération Anarchiste
Cette année fédérale est marquée par une campagne antimilitariste de la fédération anarchiste "actée" par la motion du congrès "maudite soit la
guerre", nous avons donc ouvert un blog qui lui est destinée.
Il contient pas mal de rubriques, on vous laisse découvrir :
https://abastouteslesarmees.noblogs.org/
Ce blog sera en perpétuelle évolution.
11 novembre antimilitariste à Besançon
Depuis que les « fusillés pour l’exemple » sont réhabilités, la municipalité a décidé d'apposer une plaque à l'entrée de la Maison du Peuple, 11rue Battant, pour honorer la mémoire de Lucien Bersot, associée à celle d'Elie Cottet Dumoulin, ouvrier ferblantier de Battant, condamné à 10 ans de bagne pour avoir protesté contre la sanction frappant son camarade.
En février 1915, après une parodie de procès de 2 jours le soldat franc-comtois était fusillé. Son crime : avoir refusé de porter un pantalon en loque et maculé de sang pris sur un mort. Son nom : Lucien Bersot. En ce début 1915, cette guerre, qui fera des millions de morts, devenait impopulaire et le troufion renâclait à se faire trouer la paillasse. Il fallait resserrer les boulons, faire des exemples. Lucien Bersot en fut un. Depuis longtemps, nous demandons que la rue Louis Bersot bienfaiteur* soit débaptisée en rue Lucien Bersot, fusillé pour l'exemple. En effet, Lucien Bersot n'est pas mort pour la France, mais mort PAR la France. C'est la France qui l'a condamné et fusillé. Par cette action symbolique nous tenons à rappeler les horreurs de la guerre et la brutalité des tribunaux militaires d'exception.
Combattons dès aujourd'hui le militarisme afin que nous n'ayons plus, dans le futur, à commémorer ce genre d'horreur. Crions notre dégoût de la guerre, de l'armée, des toutes les armées. Les événements actuels nous poussent d'ailleurs à continuer notre combat pour un monde solidaire.
* Louis Bersot
Industriel de la région, il fit un don d'1 million de francs à la municipalité de Besançon à la fin du XIXème siècle d’où ce titre de bienfaiteur.
Il ne faudrait pas oublier que s'il fit fortune, c'est sur le dos du prolo et que s'il « voyait de grands inconvénients au point de vue de la morale » à ouvrir une piscine à Besançon il n'en voyait guère à fabriquer des alcools (il était administrateur d'une distillerie)
Info et appel à soutien
|
||
Le Monde Libertaire de novembre est arrivé
ÉDITO DU ML N°1800
Ce 11 novembre 2018, à Paris, les gouvernants de la planète fêteront en grandes pompes le centenaire de l’Armistice qui mit fin à la Grande Guerre.
Et, soyons-en sûrs, on va nous jurer par tous les dieux de l’Olympe qu’un tel massacre ne se reproduira plus.
Rien n’est moins certain car, comme le disait Victor Hugo, « Le Capitalisme porte en lui la guerre comme la nue porte l’orage. »
En effet, en 1914, le Capitalisme était le seul modèle économique existant, l’ennemi soviétique n’ayant pas encore vu le jour.
A l’heure actuelle, l’orage menace en plusieurs endroits : la guerre du pétrole dont l’épuisement est certain dans les années à venir ainsi que les conflits liés au changement climatique et les guerres de religions.
D’autre part, la tension entre les grandes puissances remonte fortement.
Cette semaine, l’inénarrable Donald Trump a annoncé que les USA se retiraient d’un traité contre la prolifération des armes nucléaires. Traité qui fut signé en 1984 par le gros crétin Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev le « progressiste » alors à la tête de l’Union Soviétique.
Mais depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir en Russie en 2000, le ton monte progressivement entre les deux grands. Et l’on assiste à la résurgence de la Guerre Froide que l’on croyait enterrée grâce à l’action pacifiste de « Gorby. »
Donald Trump dénonce l’attitude de la Russie et souhaite lancer un programme nucléaire d’armes tactiques. Ces bombes, d’une plus faible puissance que les armes stratégiques seraient plus facilement utilisables. Ce qui rendrait vraiment la Guerre nucléaire tout à fait possible.
Nous vivons dans un Monde extrêmement instable où une guerre à grande échelle est rendue possible par l’attitude des gouvernants et par la nature imprévisible et incontrôlable du système économique.
La Fédération Anarchiste lance une campagne antimilitariste dont le Monde Libertaire se fait l’écho ce mois-ci.
En effet, seul un désarmement unilatéral nous paraît être un engagement sincère de paix pour l’avenir.
De même, il est absolument nécessaire de combattre les injustices sociales à travers le Monde si nous voulons préserver cette paix.
Maudite soit la Guerre !
A bas toutes les armées !
En vente à la librairies
associative l’Autodidacte
5, rue Marulaz 25000 Besançon
Heures d’ouverture :
Du mercredi au samedi de 15h00 à 19h00